Cet article est une archive. Il a été publié pour la première fois le 28 juin 2018.
Je ne souhaitais pas parler ici de ma grossesse, de maternité, d’éducation, etc. Je ne désirais pas que mon blog devienne un blog « maman ». Ce n’est toujours pas mon but et en même temps, plus le temps passe, plus je me rends compte que c’est indissociable de la personne que je suis amenée à devenir. Ma grossesse fait partie de moi et change plusieurs aspects de ma vie, je ne peux rien y faire. Par contre, j’ai la liberté de choisir l’angle sous lequel l’aborder.
Souvent, cette grossesse me met mal à l’aise. Je n’ai jamais vraiment été quelqu’un de très tactile. Faire la bise pour dire bonjour à des gens que je connais à peine me met déjà dans une situation inconfortable, alors imaginez les rendez-vous gynécologiques tous les mois, voire toutes les deux semaines…
LE CORPS MÉDICAL
Pour cette grossesse, nous avons rencontré une première gynécologue, très distante et qui ne nous a pas du tout mis à l’aise. Elle balaie nos questions d’un revers de la main, ne nous regarde pas, hausse les yeux au ciel. Cerise sur le gâteau: au moment de l’examen, je lui explique je suis blessée et que j’aimerais qu’elle fasse attention parce que ce n’est pas du tout un moment facile pour moi. Elle m’a littéralement écartée, sans me prévenir sinon ce n’est pas drôle, et donc blessée. On a vu le cœur de notre embryon de moins de 2 mm battre et malgré ça, nous sommes sortis complètement déprimés de ce rendez-vous, à cause d’elle.
La gynécologue choisie après ça est un peu mieux. En tout cas, elle, au moins, est encensée par ses patientes pour son écoute et sa bienveillance sur différents forums. Elle ne me fait pas mal, en tous cas, elle essaie. Mais elle est aussi réputée pour être ultra-précautionneuse. Trop. Voire même beaucoup trop selon ma sage-femme. Je ne me sens pas toujours écoutée et je la trouve vraiment paternaliste. Je n’apprécie pas qu’on me parle comme si j’étais en maternelle. Mais elle est gentille et au moins elle me regarde quand elle me parle.
L’ENTOURAGE
Les mains posées inopinément sur mon ventre ont été très difficiles à gérer pour moi au début. Finalement j’ai fini par expliquer gentiment que, même si je sais que c’est tentant, ça me met mal à l’aise et je préfère qu’on évite de me toucher sans me le demander. Ça se passe très bien avec la plupart des gens (amis, famille, même les inconnus…) sauf avec une personne qui estime que notre lien de parenté lui donne le droit de passer outre mon consentement. Qui remet ses mains malgré mes explications et malgré le fait que je les retire. Ça a toujours été ainsi avec cette personne mais ça reste très violent pour moi, émotionnellement et psychologiquement, de voir qu’à 25 ans, elle ne me respecte toujours pas et que son comportement contrôlant prend toujours le dessus. Ça tourne en boucle dans ma tête depuis que c’est arrivé. Question respect, on a vu mieux.
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Je ne vous cache pas que j’ai hâte de récupérer mon corps, que plus personne ne soit tenté de le toucher sous prétexte qu’il y a un bébé dedans. Même si j’ai bien conscience que je vais avoir un mini être humain pendu à mon cou pour les années à venir.