Cet article est une archive. Il a été publié pour la première fois le 16 novembre 2018.
Il y a quelques années, je soutenais coûte que coûte que jamais un être miniature ne sortirait de mon vagin. Plutôt mourir, toute persuadée que j’étais que mon corps ne laisserait pas une telle chose se produire et pencherait en ma faveur pour une belle césarienne.
Mais ça, c’était avant.
C’était avant le hashtag #payetonutérus, avant de me rendre compte douloureusement que je pouvais témoigner de violences gynécologiques, avant de tomber sur le blog de Marie-Hélène Lahaye, avant, avant, avant…
En l’espace de quelques années, mon avis a drastiquement évolué. Non seulement j’ai accouché par voie basse mais j’ai aussi accouché sans péridurale. Par choix.
ALORS, POURQUOI ?
Sans mentir, la première raison qui m’a poussé vers ce choix, c’est l’épisiotomie. Très égoïstement, j’ai souhaité préserver cet endroit de mon corps au maximum. La cascade de geste médicaux qui pouvait être évitée si j’optais pour un accouchement physiologique m’a largement aidé à prendre une décision. Psychologiquement, je vivrais très mal une épisiotomie et je n’avais point envie de rajouter ce sujet à ma thérapie existante.
Quand mon entourage s’intéressait aux raisons de ce choix et qu’il recevait cette explication, j’ai eu en retour énormément de jugements, surtout de la part de femmes, enrobés d’un « J’ai eu une épisiotomie et je n’en suis pas morte ». Certes, mais si je peux l’éviter, pourquoi m’en priverais-je ? (Il y a des tas de choses dont on ne meurt pas, ce n’est pas pour autant qu’on doit les accepter sans rechigner…)
Ensuite, je voulais me prouver que j’en étais capable. Cette seconde raison est celle qui m’a rempli de fierté une fois l’accouchement terminé. Je suis fière d’avoir tenu le cap malgré la douleur et d’avoir gardé mes principes en tête tout le long. En pleine contraction, je comprenais sans problème qu’on opte pour LA piqûre miracle et en même temps je songeais aux conséquences qu’elle peut entraîner, je pensais à mon corps, à mon bébé, et aussitôt l’idée d’une péridurale disparaissait.
J’avais également entendu parler de la puissance qu’on peut ressentir lors d’un accouchement, les contractions et les poussées qui permettent d’accompagner son bébé… J’ai rêvé de ça, j’ai croisé tous mes doigts pour que ça m’arrive aussi. Sur le coup, j’étais dans un état second, je me rendais plus ou moins compte de la puissance et de l’énergie que mon corps était en train de déployer mais c’est surtout quelques heures plus tard que je l’ai vraiment réalisé.
Avant celui-ci, mon entourage était partagé. Ma génération et celle de ma grand-mère: très encourageantes. La génération de ma mère: bof bof… Leur incompréhension face à mon choix s’explique surtout par l’histoire médicale (pourquoi refuser cette avancée qui permet de ne pas souffrir ?) et je le comprends sans problème. Je suis cependant partie du principe que si ma petite mamy en a été capable pour ses trois enfants, ça devrait être également dans mes cordes.
Raconter mon accouchement avec plus de détails dans cet article me semblait un peu long, mais ça arrive très vite !