Mon expérience avec Epi-no

by Alichon

Cet article est une archive. Il a été publié pour la première fois le 11 mars 2019.

Les différentes façons de se préparer à l’accouchement sont nombreuses. On nous parle de tant de méthodes qu’il est impossible de toutes les essayer. À titre personnel, j’aurais adoré tester l’aquagym prénatale mais l’hôpital où j’ai choisi d’accoucher ne la proposait pas aux couples et je ne me voyais pas m’y rendre seule. 

QU’EST-CE QU’EPI-NO ?

J’ai entendu parlé d’Epi-no au tout début de ma grossesse. Avant d’être suivie par une gynécologue. Epi-no est vendu comme un outil miraculeux sous forme de ballonnet gonflable qui, à force d’exercices intra-vaginaux, assouplirait et tonifierait le périnée, ceci permettant d’éviter une épisiotomie. Bref, ça vend du rêve. 

Vous pouvez aisément imaginer que je me suis jetée dessus mais sachez tout de même qu’aucune étude n’a prouvé l’efficacité de cet engin. De plus, il est contre-indiqué pour certaines grossesses, le mieux étant d’en parler directement à un professionnel de santé en qui vous avez confiance.

Avant de le commander, j’en avais parlé avec ma sage-femme, dont plusieurs patientes l’ont également utilisé. Par contre, je n’ai pas trouvé nécessaire d’en discuter avec ma gynécologue qui faisait preuve d’une prudence démesurée. Connaissant d’avance sa réponse, j’ai préféré faire l’impasse sur une conversation stérile.

Pour en revenir à nos moutons. J’ai commandé le mien sur la version allemande d’Amazon, moins cher que sur le site français (puisqu’en Belgique, on dépend des pays voisins) (je tiens aussi à préciser que j’ai opté pour le « petit » modèle, celui sans l’aiguille). J’ai attendu d’être à 36 semaines de grossesse avant de l’utiliser. 

Quand j’ai commencé les exercices, je pouvais gonfler le ballonnet jusqu’à 4 centimètres. Le jour de mon accouchement, à presque 40 semaines, j’étais parvenue à 9 centimètres.

CE QU’EPI-NO A CHANGÉ DANS MON ACCOUCHEMENT

Les faits d’abord: je n’ai pas eu d’épisiotomie, juste une micro-déchirure qui n’a pas nécessité de points de suture.

Néanmoins je ne pense pas que ce soit grâce à Epi-no. Enfin, pas à 100%. Comme je l’ai déjà raconté auparavant, j’ai choisi de vivre un accouchement physiologique. Ne pas avoir de péridurale, pouvoir bouger, avoir accès à la baignoire de dilatation, marcher, accoucher dans la position de mon choix… Physiquement, c’est ça qui m’a permis de ne pas me retrouver avec une épisiotomie, consentie ou non. 

Mentalement, ce sont les lectures* qui m’ont happées et ce, bien avant d’être enceinte, ainsi qu’Epi-no. Sachant que je pouvais expulser un ballon de 9 centimètres de mon vagin, j’étais sereine quand à la phase d’expulsion de l’accouchement car je savais déjà que mon corps en était capable. Lorsque le gynécologue de garde est venu se présenter, je ne sais plus ce qu’il a dit pour que je juge opportun de caser « Epi-no passe à 9 centimètres, sa tête fait 9,44 centimètres, elle passera sans problème » (il n’a pas tout compris et je remercie ma sage-femme sur le côté qui a traduit et expliqué ce que je racontais).

Toutefois, je tiens à ajouter un point. J’ai ressenti le besoin d’être rassurée psychologiquement quant à ma capacité physique d’enfanter. Et je pense sincèrement que ça vient de l’image des accouchements véhiculée dans notre société, dans les séries et dans les films, où les femmes sont allongées sur le dos, hurlent de douleur et où le corps médical se doit d’être présent pour accoucher celles-ci. Elles sont rarement maîtresses et actrices de leurs accouchements. Tout est fait pour que ce soit bien ancré dans nos têtes: le médecin sait mieux, le médecin doit être là sinon les risques sont trop importants. « Imaginez qu’il y ait une souffrance fœtale et que personne ne soit muni de ciseaux à proximité de ce vagin dangereux pour le découper et ainsi sauver mère et enfant ». Alors que pratiquer une épisiotomie ne comporte généralement pas plus de bénéfices que de ne rien faire. La toute-puissance du corps médical est profondément ancrée. Le médecin sait. Les femmes ne savent pas. Au point de devoir me battre, puis abandonner mon point de vue, autour d’une raclette, 3 hommes m’expliquant que non, on ne pouvait pas accoucher dans l’eau, comment ferait le médecin pour intervenir s’il y a un problème ?! 

Pour conclure, j’ai surtout eu besoin d’Epi-no pour me rassurer et me prouver que j’étais capable de faire ce pourquoi mon corps est programmé parce que toute ma vie, on a tenté de me démontrer le contraire. Parce que je ne fais pas confiance au corps médical à cause de très mauvaises expériences sur cette partie de mon corps. Epi-no m’a permis de me donner confiance et de me réapproprier une capacité innée. Dans un monde idéal, j’aurais aimé ne pas en ressentir le besoin.

* LECTURES ET + QUI M’ONT PRÉPARÉES À L’ACCOUCHEMENT

Cette liste est non-exhaustive bien évidemment puisque j’ai épluché quantité d’articles, visionné une bonne dizaine de vidéos et lu pas mal de témoignages.

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