Hello 🙂 Vous allez bien dites-moi ?
En parlant il y a quelques jours avec deux copines, on a fini par abordé le sujet des psychologues, psychiatres, thérapeutes divers et variés… J’en suis venue à tenter de me souvenir de mes séances de sophro-thérapie, avec un succès relativement mitigé.
Étrangement, ce n’est pas une forme de thérapie dont j’entends souvent parler. Je vous en avais rapidement touché un mot, en restant très vague. En le relisant, j’ai même trouvé cet article pas suffisamment clair. Il n’explique pas concrètement ce qu’il se passe durant une sophro-thérapie.
Du coup, j’ai ressorti mon journal intime de l’époque (oui oui) qui regorge de détails à ce sujet. Cet article va donc être très personnel. Si c’est le genre de choses/d’articles qui vous dérangent, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin.
Une sophro-thérapie ? Pour quoi faire ?
Remettons-nous d’abord dans le contexte de l’époque. Nous sommes en décembre 2014, la fin d’année est plus que proche et je vais bien. Mon arrière-grand-mère vient de mourir, elle me manque énormément, mais je vais bien. Je n’arrête pas de criser à cause d’un oui ou d’un non, mais je vais bien. Je pleure souvent, mais je vais bien. Je n’arrive pas à m’exprimer, mais je vais bien. Je ne sais pas du tout comment on fait pour dire ce qu’on ressent, mais je vais bien. Je pète littéralement une case, mais je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien.
Tellement bien qu’un jour on me tend une carte professionnelle sur laquelle est inscrit « Sophro-analyse et thérapie brève ». J’ai appelé.
Je vois bien un psychologue en ce moment, une fois par semaine, mais ce n’est pas suffisant, trop lent. La sophro-thérapie est rapide. Normalement en 3 séances c’est plié. A l’aide de relaxation, de souvenirs, de mots-clés et de techniques bien spécifiques (analyse transactionnelle, P.N.L…), on parvient (normalement, je le répète), à un résultat rapide.
La première séance
Nous sommes mi-décembre. La thérapeute est à Perpette-les-Bains et, si mes souvenirs sont bons, je n’ai dit à personne, que j’y allais (à part Marc, évidemment).
Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Quand je m’installe dans « la pièce » bleue (j’ai du mal à appeler ça un cabinet, ça ressemblait tellement à un bureau cosy), la première chose qui me frappe est que ça sent le citron. Et il y a une musique super apaisante. Je m’assoies en face de la thérapeute et elle me pose les questions de base pour constituer mon dossier : nom, prénom, numéro de téléphone… Ensuite, les raisons de ma venue, ce qui ne va pas… En fonction de mes réponses, elle me pose tout un tas d’autres questions pour établir une sorte de diagnostic.
J’ai peur de l’abandon. Je m’en doutais déjà un peu mais avoir la confirmation rend ça réel. Ajoutons à cela une peur de la trahison. Vous obtenez un chouette calcul pour dépendre affectivement de votre copain.
Après quoi, elle m’invite à m’asseoir dans un fauteuil incliné, le plus confortable que je n’ai jamais essayé. Je ne saurais pas vous expliquer exactement comment mais j’entre dans une sorte d’état second.
Grâce à toutes les réponses que j’ai données et au diagnostic établi, elle est en mesure de créer un scénario qu’elle me raconte et que je visualise presque comme un rêve.
A ce stade de l’article, je vous avoue que j’ai hésité : vous raconter « grosso modo » ou en détails ? Sincèrement, ça m’a tiraillé. Les scénarios des séances sont extrêmement personnels puisqu’ils sont là pour soulager certaines émotions et effacer des sentiments. Ça va faire deux ans. Je pense que j’ai maintenant assez de recul pour en parler. Non seulement cette forme de thérapie est incroyablement intéressante mais en plus, peut-être que ça pourra aider quelqu’un qui cherche à en apprendre plus sur le sujet.
J’ai dû imaginer une chaumière dans un jardin. J’y suis entrée, il y avait un feu de cheminée, un canapé, un écran et un enregistreur. Sur cet écran, il me fallait visualiser toutes mes émotions négatives, celles qui m’empoisonnent et conditionnement mon comportement. Pour m’y aider, elle prononçait des mots-clés, citaient des phrases qui faisaient d’office écho à ces émotions. Comme pour les déverrouiller et accéder à mon inconscient. Ensuite, je devais brûler l’enregistrement dans la cheminée pour me débarrasser de ces émotions.
Après quoi, je devais visualiser une petite fille cachée dans la maison. Triste, apeurée et en colère. Elle était recroquevillée dans un coin. Je l’ai prise par la main, l’ai amenée jusqu’à un canapé et l’ai rassurée. J’ai pu lui dire tout ce que je voulais. Cette petite fille, j’ai dû imaginer qu’elle rapetissait jusqu’à pouvoir la glisser contre mon cœur et l’y insérer.
A la fin du scénario, la thérapeute m’a sorti de mon état de « relaxation » (on va dire) et m’a expliqué les différentes étapes. Elle plante le décor mais j’ai la totale liberté d’imaginer ses détails (la taille de la chaumière par exemple, sa couleur, les arbres qui l’entourent, à quoi ressemble le canapé, la petite fille, les émotions et les souvenirs qui passent à l’écran…) La chaumière est un endroit rassurant, accueillant, chaleureux. Le but étant que je m’y sente bien et en confiance. Le fait de brûler mes émotions néfastes me semble on ne peut plus clair. La petite fille cachée, par contre, c’est moi enfant, puisque c’est à ce moment-là de ma vie que les émotions se sont installées. Ici il s’agit de « guérir l’enfant qui est en moi » et de vivre en paix avec. Cette séance s’est donc concentrée sur ma peur de l’abandon.
J’ignore si c’est le cas pour tout le monde, je me suis sentie plus légère à la fin de la séance.
La seconde séance
A cause des fêtes de fin d’années, cette séance a eu lieu 3 semaines après la première. C’est aussi la seule fois où j’ai eu deux séances aussi éloignées l’une de l’autre. Celle-ci se concentre surtout sur ma peur de la trahison. Globalement, le système est le même d’une séance à l’autre, ce qui change, c’est la scène à visualiser.
Ici, c’est une très grande demeure. Je devais y entrer et, en passant la porte, je faisais face à un ascenseur qui pouvait me mener aux sept étages de la bâtisse. La thérapeute m’a dit d’en choisir un et de laisser l’ascenseur m’y emmener.
Au moment où les portes s’ouvrent, j’arrive dans une grand pièce ronde baignée d’orange (je ne sais plus si la couleur sort de mon imagination ou de ses indications). Dedans se trouvent des gens de ma connaissance.
Au centre de la pièce est placé un bureau et une chaise sur laquelle je m’assieds. L’une des personnes m’apporte un vieux livre. J’en tourne les pages, il y a dedans tous ces moments où je me suis sentie trahie et pas respectée, comme une moins que rien et dévalorisée. Où j’ai cru qu’on ne m’aimerait jamais et où je ne me suis pas sentie acceptée. Où je me suis sentie en rivalité et jalouse. Où j’ai cru qu’on me ferait forcément du mal. Où je me suis détestée et où j’ai eu envie d’en finir.
Une fois au bout du livre, je devais le brûler, le détruire, le réduire en miettes, faire en sorte qu’il n’en reste rien.
Après quoi, une enfant, une adolescente ou une jeune fille (peu importe quelle stade de la vie déjà vécu) est entrée dans la pièce. Elle est forte, pleine d’assurance, de confiance en elle et elle déborde de vitalité et elle est créative. Elle n’a pas peur d’entreprendre, elle est bien dans sa peau et elle est épanouie.
Je me suis approchée d’elle et je l’ai prise dans mes bras, avant qu’on ne fusionne. Après cette fusion, j’ai repris l’ascenseur et je suis sortie de la maison.
Cette séance était pour moi beaucoup plus « éreintante » que la première. Il faut bien se rendre compte qu’ouvrir un livre qui contient des souvenirs pareils dans un moment où on est hyper relaxé, c’est pas gai. En ce qui concerne les personnes à visualiser, la thérapeute m’a dit que ça pouvait être des personnes, des ombres, des lumières, des silhouettes, peu importe, elles sont là pour caractériser mon inconscient, mon intuition, ma sagesse, etc. Quant au moment où j’ai fusionné avec mon « moi-plus-jeune », je me suis réellement sentie plus lourde. C’est vraiment une sensation étrange, qui est partie des pieds vers la tête. Elle m’a expliqué que c’était tout à fait normal, on fusionne avec « ce qu’on est vraiment », on retrouve sa force, donc on est plus lourd.
La troisième séance
Cette fois-ci, on a travaillé sur la jalousie et la « place » que j’occupe chez les autres.
Je suis allée à la montagne. Je grimpe un sentier et arrive au sommet. Là, il y a une cabane, je pousse la porte et j’entre. Elle est toute poussiéreuse, je la nettoie avant de m’asseoir au coin du feu.
Une personne entre et prend place à côté de moi. Je dois alors lui dire tout ce dont j’ai envie, tout ce qu’elle n’a jamais fait et que j’aurais voulu qu’elle fasse. Je peux le dire avec les yeux, avec des gestes, des paroles… Après quoi je prends une profonde inspiration avant d’expirer lentement. Elle me donne encore un cadeau que je regarde puis serre contre mon ventre pour l’absorber. Elle s’en va et je la regarde disparaître au loin.
Une seconde personne entre alors et me rejoint au coin du feu. Je répète la même chose jusqu’à l’absorption du cadeau car, juste après, je dois visualiser des liens entre elle et moi. Je les sectionne au ras de ma peau avant de faire de même avec la personne en face de moi et de les jeter dans un chaudron rempli d’acide. Elle s’en va alors.
Je sors de la cabane et je vois une montgolfière « clouée » au sol à cause des sacs trop lourds qui y sont accrochés. Sur ces sacs sont écrits des mots très particuliers. Je monte dedans et je retire les sacs. Une fois qu’ils sont tous à terre, la montgolfière peut enfin s’envoler et laisser tout mon fardeau au sol.
Beaucoup de symbolique dans cette séance. Alors, pour commencer, j’ai écrit « une personne » et « une seconde personne », mais la thérapeute m’a indiqué très clairement qui elles étaient. Je préfère juste garder ça pour moi, de même que les cadeaux qu’elles m’ont offert. En ce qui concerne les liens qui me reliaient à la seconde, je les ai visualisé en caoutchouc noir tout mou mais ça pouvait très bien être de la laine, de la corde, des chaînes, de la ficelle, des rubans… Peu importe. Ils étaient accrochés à différents endroits et la thérapeute m’a expliqué ce qu’ils signifiaient : à la tête (liberté de penser), au cou (étouffement), aux épaules (fardeau, poids de ce que je porte), à l’intérieur des bras et aux mains (liberté d’action) au bassin (liberté de mouvement) et au cœur (le ressenti). Quant aux sacs, ils portaient des mots comme « insécurité », « manque d’affection », « manque de confiance », « manque d’estime »…
Cette séance n’était pas de tout repos non plus mais encore une fois, je me suis sentie plus légère et plus libre en sortant de là.
La quatrième séance
Cette séance est (enfin) la dernière. D’un certain point de vue, je dirais aussi que c’est la plus légère.
Cette fois-ci je me trouve dans un vaste espace. Un mélange entre plaine et plage. Je devais délimiter cet espace de la manière dont je le souhaite et lui donner la taille qui me fait envie. Sur ce terrain, je construis ma maison et j’y intègre plusieurs éléments :
- un espace de travail pour mes projets professionnels actuels et futurs ainsi que tout ce qui concerne le scolaire
- une pièce pour mes loisirs, la détente
- une pièce accueillante pour recevoir les amis et la famille
- une chambre à coucher pour l’amour
- un portrait de moi que j’aime, qui montre que je suis confiante et pleine de qualités, mis en valeur et mis en avant
- dehors, un coin pour ce que j’aime
Une fois cette maison terminée, je retourne dans la celle de mon enfance pour aller chercher la petite fille que j’étais. Je la fais passer par une porte dissimulée au fond du jardin et on se retrouve dans un espace intermédiaire, laissant ses peurs et ses doutes derrière nous. On passe une seconde porte qui nous amène à ma nouvelle maison, celle que je viens de construire pour lui montrer qu’elle n’a plus besoin d’avoir peur.
Ici, la nature de l’espace importait peu. Montagne, plaine, plage, désert… peu importe. C’était pareil pour le coin extérieur qui pouvait être une terrasse, un terrain de tennis, une piscine… C’est sans doute la séance qui m’a plus apaisée. Elle m’a vraiment fait du bien car, d’une certaine manière, elle était davantage tournée vers l’avenir que les précédentes.
En conclusion
Deux ans plus tard, je peux dire que cette thérapie en valait carrément la peine ! Sur le moment je l’ai trouvée fort chère (dans mon cas c’était 80€/séance) mais ce n’est tellement rien comparé aux effets qu’elle a eu sur moi. Je suis beaucoup plus confiante. Je dirais bien « plus forte », mais je l’ai toujours été, j’en ai simplement pris conscience. Par exemple, je ne pense pas que j’aurais été capable de répondre de manière virulente aux mecs qui m’interrompent dans la rue avant cette thérapie. Je suis aussi plus sereine. Mes crises d’angoisse et de jalousie sont aujourd’hui quasiment inexistantes (du moins je n’ai pas du tout le souvenir d’en avoir eu une récemment).
Bref, je ne peux que vous la conseiller si vous emmagasinez de la colère et de la rancune depuis votre enfance. Bien que cette thérapie soit indiquée dans bien d’autres situations (la gestion du stress par exemple).
Par curiosité, tu connaissais cette forme de thérapie avant cet article ?


2 commentaires
Pour moi qui n’ai jamais vécu ce genre de thérapie, j’ai trouvé ton article très intéressant. Ça me permet de savoir un peu mieux comment se passent ces séances. Ce doit être éprouvant quand même, par moment.
Contente d’avoir pu te faire découvrir quelque chose 🙂
C’est éprouvant par moment 🙂 Ça dépend très probablement des personnes mais je pense qu’on fini quand même inévitablement en larmes dans une des séances 🙂 Ou plusieurs 🙂 Mais à côté de ça ça fait tellement de bien ! Je suis heureuse aujourd’hui d’avoir eu cette thérapie ! 🙂